En effet, plusieurs économistes, analystes et professionnels de la finance de marché et de la finance d’entreprise s’accordent à dire qu’une bulle spéculative va éclater et ce depuis près d’un an et demi. En revanche aucun n’est en mesure de dire précisément quand.
Aujourd’hui la bulle spéculative serait en phase d’euphorie (Jean Paul Rodrigue). Une partie du grand public, profitant des faibles taux d’intérêts, se positionne en suivant les mouvements des institutionnels ayant entraîné une hausse plus que significative du prix des actions. Ce qui explique notamment que l’indice S & P 500 ait clôturé au-dessus du seuil des 2.500 points lundi dernier. Un plus haut dépassant largement celui de la crise de 2008 dite des « sub-primes ».

Au niveau européen, l’Autorité Européenne des Marchés Financiers déclare que la faiblesse des taux d’intérêt et les « incertitudes géopolitiques » ont engendré une importante augmentation des risques de marché et de crédit. Par ailleurs, « les incertitudes liées au Brexit continuent de figurer parmi les plus importantes sources de risque ».
Aussi bien l’Europe que les Etats Unis semblent être en alerte face à cet engouement du grand public sur les marchés financiers. Engouement largement illustré par la clôture de l’indice S&P 500, basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines et ainsi considéré par nombre d’acteurs de la finance comme un indice de référence voire un baromètre de l’économie mondiale.
En France, la croissance de 0.5% (selon l’INSEE, 29 août 2017) retentit sur une révision à la baisse de la prévision de déficit. Ce climat positif et cette dynamique est donc un indice supplémentaire poussant le grand public à investir toujours plus.
Mais la bulle spéculative n’en sera vraiment une qu’en cas de correction des marchés, c’est-à-dire en cas de revente brutale et dévaluée des actifs. Selon Christophe Barraud « L’équilibre est fragile mais tout va dépendre de la politique économique de Donald Trump et de la Fed. Les marchés réagiront en fonction de ces deux principaux éléments ». Ceci traduit donc l’importance du contexte géopolitique et de la psychologie des acteurs du marché influencée notamment par la modification des taux d’intérêts.
Malgré ces indicateurs, aussi bien techniques que macroéconomiques (suite au discours de Donald Trump, et à la veille de la présentation de ses conclusions par la FED, quant à l’évolution des taux d’intérêt), les acteurs semblent peu inquiets. Cela s’expliquerait par le fait que « le marché a déjà intégré l’idée que la réduction du bilan se fera à doses homéopathiques, ce qui limitera l’impact négatif sur les actions », selon Christopher Dembik, économiste de Saxo Bank.
Yassine Chennaoui
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