La Révolution du sens

L’année 2019 semble s’achever sur une note d’espoir que vous ne pourrez capter que dans les yeux des révolutionnaires. Ce pressentiment insurrectionnel rejaillit d’une volonté de changement émanant d’un immense soulèvement populaire.

2019 fût marquée par le tumulte des classes lésées, commotionnées par un système global qu’elles réfutent. Dans leurs peines sociales surgit soudain l’espoir de la rébellion appuyée par ce qu’elles ressentent comme un soulèvement supranational. Liban, Chili, Algérie, Hongkong,

Iran, Irak, Guinée, Catalogne… quelque-chose semble se produire. Alors, suite au premier anniversaire des Gilets Jaunes en France et à l’aune d’un mouvement social contre la réforme des retraites que l’on annonce déjà comme inédit, les aspirations insurrectionnelles semblent renaître des cendres d’un monde déchiré par l’émeute. Pourtant toutes ces agitations internationales, bien qu’elles trouvent des connexions, n’émanent en aucun cas d’une cause commune et de préoccupations solidaires. Mais après tout qu’importe pour nos révolutionnaires, l’essentiel réside en l’exhaussement de buts suprêmes au service de causes supérieures. Cela ne peut naître que dans la confusion d’un chaos.

Au fond, cette cohue semble être la seule formule alliant le chambardement d’un système décrié mais avant tout, la satisfaction sociale d’un mouvement solidaire duquel seul le ciment confraternel ne résulterait. Il existe donc un sentiment d’affermissement commun pour nos révolutionnaires. Il est plus fort que le simple instinct d’appartenance à un groupe. Ce sentiment ineffable charge celui qui le ressent d’une mission providentielle. L’homme révolté, pourfendeur du système dont-il est victime devient alors, intégré aux cotés de ses frères, un combattant investi de l’apostolat révolutionnaire.

Ces révoltes ne sont elles pas qu’une réponse pour l’Homme révolté ? Face à la solitude et à l’impuissance, nos révolutionnaires cherchent-ils véritablement faire trembler le monde où sont-ils plutôt en quête de le retrouver ?

Léo André