Bouteflika est malade mais il a ses hommes

« BOUTEFLIKA EST MALADE MAIS IL A SES HOMMES «  : quels aveux, mais quels aveux, Monsieur Sellal, car en creux, vous pensez nous apprendre que le Président est malade, mais aussi et surtout qu’il n’entend pas diriger le pays. 

Dans un présent contexte de campagne présidentielle, cette révélation est d’autant plus importante qu’elle incarne un profond mépris à l’égard de notre République Démocratique Algérienne.

J’attire lourdement l’attention des citoyens algériens, professeurs de droit public, et cher membre du réseau, sur cette « X incarnation » du pouvoir exécutif, dont j’use volontairement du terme, pour qualifier, celui ou celle, usant du pouvoir de président de manière anonyme. N’y’a-t-il pas dans ce contexte, de profondes contradictions anticonstitutionnelles, ou disons plus justement, sommes-nous pas dans l’aconstitutonnel ? Profondément, républicaine et démocrate, je ne peux qu’approuver toutes candidatures, qui entend rehausser la situation économico-politico sociétal de l’Algérie. Il me faut néanmoins, comme toute personne clairvoyante, vous mettre en garde, et ce à un double titre. D’une part, la Constitution, norme suprême de notre État, ne serait devenir « un antidote » pour acquiescer les dérives de votre cher exécutif(s). J’ignore encore, si celle-ci nous aidera à les contrer, ou seulement, à vous contraindre de prendre conscience de cette réalité, ce qui me semble pour le moment être la meilleure des solutions. D’autre part, il est évident, qu’une Constitution doit être révisable, en outre, lorsque la situation politique et sociale d’un pays est appelée à évoluer. Or, pensez-vous, cher(e)s lecteurs, qu’une telle perspective est envisageable, à l’issue d’un cinquième mandat ? Pensez-vous, qu’une telle perspective est envisageable, lorsqu’un même homme, en deçà des entourloupettes qui puissent exister, soit à même d’apporter plus, que ce qu’il n’a fait durant ces vingt dernières années ? Laissez-moi en douter. En ce sens, jeune et citoyenne algérienne, j’encourage vivement la population à se poser les questions existentielles du devenir de notre pays, tant sur le plan politique, économique, juridique ou encore, sociétal. 

Bien entendu, je n’omets pas de vous remercier, pour votre franchise, Monsieur Sellal. Mais, n’est-il pas dit, à l’article 70 de la Constitution que « Le Président de la République, chef de l’État, incarne l’unité de la Nation (…) à cette suite : le Président s’adresse directement à la Nation. Néanmoins, c’est sans vous l’apprendre que le Président de la République n’exerce plus ladite fonction. Vraisemblablement, tout cela, se fait indirectement, car comme vous le dîtes si bien, il a « ses hommes ». Autrement, la question aurait pu se poser de savoir si une fois nommer pour un cinquième mandat, celui-ci, pourra faire allégeance à l’article 76 de la Constitution à savoir, prêter serment en des termes bien précis. Mais, il n’en est nul doute que cet article et bien d’autres encore, seront supprimés, voire ajustés à cet égard. Sans vouloir être exhaustive, je pourrais encore étayer de nombreux articles, ne laissant transparaître que cette dure réalité : le Président n’est plus Président par définition, le Président ne peut plus assurer un cinquième mandat. 

Alors, entre vacance du pouvoir ? Intérim ? ou Assistance ? De nombreuses interrogations, restent en vain, à vos yeux, et pourtant, existentielles pour le peuple algérien, qui ne cesse de se demander, les suites non pas politiques, puisque celle-ci font office de « micmac » (doux euphémisme), mais sociétales. En effet, il suffit de parcourir les rues, pour croiser : l’homme qui vient de perdre son travail, ne cessant de se demander ce qu’il va offrir à sa famille dans les jours à venir. La mère, la sœur, ou encore la femme, de celui qui est parti en qualité de « haragga », meurtrie par l’inquiétude, le désarroi, et, ce jeune homme à peine âgé de la vingtaine, ne voyant plus d’avenir dans ce pays, qui ne cesse d’être rongé par le désir de prendre à son tour une barque. Et même si cette idée, aussi offusque soit-elle, n’en est pas la meilleure, il préfère subir un suicide maritime, que de se retrouver entre vos mains. 

C’est en ce sens, que nous vous remercions pour cet éclaircissement : « le Président est malade, mais il a ses hommes » mais auquel, je me dois de vous répondre, en retour, que le pays entier est malade, mais il n’a personne. 

Dans un tout autre registre, je m’autorise à poursuivre, en faisant référence à un autre article, qui me semble pertinent : l’article 88 de la Constitution. Cet article, prévoit la mise en place, en cas de maladie, et sans nul doute pour notre Président, d’une procédure spécifique, habilitant le Conseil constitutionnel, à vérifier par tout moyen l’incapacité de celui-ci et, à cas échéant, de faire état d’empêchement, après consultation du parlement. Un empêchement, qui aurait dû être délecté par le Conseil des sages, pour le bon fonctionnement de nos institutions. Ainsi, serions-nous capables, de demander à ce qu’il soit fait office de cette procédure dans les règles de l’art ? Ou, doit-on comprendre, que seuls les esprits habitués à la contorsion auront l’audace de répondre à l’inutilité. Nul doute que le Conseil Constitutionnel soit une institution efficace, à la sécurité juridique, et politique du pays, et à plus forte raison, lorsqu’il s’agit d’évaluer, l’efficience de notre Président, ou encore d’un candidat. 

La Constitution n’est pas une forme symbolique, servant à exalter les ferveurs d’un État démocratique. Elle habilite, droit et devoirs, que chacun se doit de respecter, pour un bon fonctionnement des institutions. Voyez-vous, entre « désacralisation » de la Constitution, principe de séparation des pouvoirs bafoués, et question sociétale sous-évaluer, la République Démocratique Algérienne, s’appert comme étant malade, déchue de toute confiance du peuple à son égard. Vous parlez d’un phénomène de « Haragga » qui plonge le pays depuis quelques années, dont vos propos n’en connaissent aucunement les raisons. Pourtant, savez-vous, Monsieur Sellal, que ce phénomène de « jeunes étouffés » comme vous dîtes est une conséquence grave, d’un pays, d’une démocratie mais aussi, d’un Président malade ? Ah oui, et la connexion aussi, qui depuis 24h, semble interrompu voire de faibles intensités. Et pourtant, ni approche du baccalauréat, ni autre cause, n’est à prévoir, si ce n’est des manifestations contre un cinquième mandat du président actuel. Quelle loufoquerie ! 

Il se tarde d’un jour comme le 18 avril 2019, pour donner à l’Algérie, la chance de guérir, en prenant une tout autre tournure que celle dont vous rêvez.                                          

Jihane Bgt.

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